par Jean-Louis Floquet, Olivier Grandi et Marielle Marsault
Olivier et Marielle ont chacun apporté leur exemplaire de caméra Osmo (de DJI), une caméra sortie l'année dernière et qui a fait bien des émules depuis. Dérivée des caméras équipant les drones, l'Osmo ressemble à une petite sphère pivotant sur son axe en trois directions. La caméra, légère, se tient par l'intermédiaire d'une poignée de contrôle, reliée à un smartphone (Iphone, Samsung Galaxy Notes ...) sur lequel le logiciel de pilotage a été préalablement installé. Le smartphone contrôle la caméra via des ondes wifi diffusées par l'Osmo même.
La poignée peut être équipée d'un tripode ainsi que d'un bras extensif (pour les prises en hauteur).
Le système de stabilisation dépend de trois axes pilotés électroniquement, ce qui assure une stabilité d'image exceptionnelle. C'est donc un moyen idéal pour réaliser rapidement des travellings spectaculaires, à bas coût et avec très peu de moyens quelque-soit l'environnement. Seule la batterie de votre smartphone et de votre caméra devra avoir été suffisamment rechargée avant l'emploi du système (qui reste assez gourmand en énergie : il ne faut pas espérer faire plus d'une heure de prise de vue non-stop). Pour le son, un petit micro additionnel peut être branché sur la poignée, mais il s'agit là d'un son d'ambiance essentiellement (la qualité ne sera pas celle d'un micro XLR). Les professionnels ont été très intéressés par ce système au vu de la qualité des travellings, de l'ergonomie de l'ensemble et du faible coût économique.
La sensibilité de la caméra (qui reste de petit format comme l'illustre l'image), nécessite un éclairage optimal de la scène (idéalement une utilisation en plein jour). Un modèle avec une caméra au capteur supérieur est également vendu mais à un prix qui n'a plus de lien avec celui du système par défaut (compter aux environs de 1000 EUR accessoires compris pour la caméra originelle).
A noter : pour pallier la petitesse du capteur et optimiser la qualité de vos rushes, veillez en revanche à opter systématiquement pour le mode 4K puis à downgrader en 1920 x 1080p en utilisant le logiciel Brorsoft Video Converter (qui vous assurera une qualité finale parfaite). Si vous filmez directement en 1920 x 1080p, les grains en basse lumière seront plus facilement repérables et la qualité d'ensemble moindre que le procédé en deux étapes tel que proposé.
Un accessoire fort utile vous assurera par ailleurs une fluidité de mouvement parfaite y compris lorsque vous marchez rapidement ou montez/descendez des escaliers : le Z-Axis. Il s'agit d'un quatrième axe de stabilisation qui s'ajoute donc aux trois premiers, celui-là de nature mécanique: une sorte de ressort qui permet d'amortir les mouvements haut-bas légèrement visibles lorsqu'on utilise l'Osmo dans le cadre d'une marche continue (dans la rue et pour un long travelling).
Pour finir, Jean-Louis Floquet nous a quant à lui sensibiliser à nouveau à l'intérêt de la crosse d'épaule, un accessoire peu utilisé et pourtant lui aussi très ergonomique et particulièrement bienvenue pour stabiliser à moindre effort nos prises de vue.
En seconde partie de séance, Olivier Grandi nous a fait pénétrer dans l'univers de la 3D. Une petite virée pour comprendre l'intérêt de s'immerger dans ses outils : il ne s'agit pas nécessairement de faire de l'animation 3D mais plus de savoir repousser les limites de l'imagination pour créer des effets spéciaux particulièrement intégrés et bluffant.
Nos films classiques pourraient ainsi franchir un pas de plus vers la créativité : pourquoi se contenter de la 2D lorsque nos rushes vidéo sont bien eux en 3D. Si l'on souhaite simuler une explosion, une inondation, un océan, si l'on souhaite intégrer un objet complet dans nos productions : alors oui, la maîtrise du compositing en 2D ne suffira pas.
Alors comment découvrir la 3D lorsqu'on a déjà du mal à dépasser les limites de son seul logiciel de montage vidéo non-linéaire (tel qu'Adobe Premiere Pro ou Adobe Elements, ou bien même Edius, les plus utilisés au CAP) ? Certains vont répondre : After Effects. Mauvaise réponse : il s'agit bien d'un logiciel de compositing, spécialiste du Motion Effect mais principalement orienté vers la superposition de couches 2D.
La 3D sous After Effects n'a pas réellement de place (à moins d'utiliser un plugin particulier que nous aborderons plus loin) : quelques tentatives heureuses fournies en standard désormais permettent heureusement de faire évoluer le logiciel vers cet objectif. Le Ray-Tracing (lancer de rayon 3D) fut l'une des premières : par contre, peu ergonomique, finalement vite limité et assez peu puissant. Plus récemment le module Maxon Cinema 4D (un logiciel poids lourd de l'animation 3D) permet enfin de donner un véritable élan à After Effects vers la 3D.
Cette nouvelle option permet d'intégrer des éléments 3D dans une vidéo en exploitant le nouveau suivi de caméra 3D intégré à After Effects qui complète le pontage offert par le module avec C4D et le parachève comme pourrait le faire les meilleurs logiciels de compositing dont le fameux Nuke spécialiste des effets spéciaux utilisé par Hollywood.
Néanmoins, ce ne sera pas de la 3D réalisée directement sous After Effects uniquement mais plus de la 3D qu'il faudra d'abord savoir paramétrer sous C4D qui s'intégrera ensuite dans votre composition After Effects pour réaliser les retouches finales (telles que le rajout de blur ou flou de mouvement, colorisation, accentuation des contrastes et bien sûr intégration des éléments 3D dans vos vidéos grâce au suivi de mouvement de caméra 3D d'After Effects ...).
Alors comment maîtriser la 3D quand on y connaît rien et compte tenu de toutes ces options offertes hétérogènes ?
- faut-il se mettre à fond dans le Ray-Tracing première option 3D développée sous After Effects et compatible seulement avec certaines cartes NVidia (pas forcément d'ailleurs de dernière génération) ? Réponse : NON, cet outil est dépassé et limité.
- faut-il apprendre C4D, le suivi de caméra 3D sous After Effects et les nouvelles possibilités offertes par Maxon de pontage entre C4D et After Effects ? Réponse : OUI pour ceux qui veulent vraiment aller loin en 3D.
- faut-il utiliser un autre logiciel que C4D ou After Effects et lequel ? Réponse : TOUT DEPEND de votre budget et de vos ambitions. Il existe plusieurs logiciels ténors de la 3D : C4D parfaitement intégré à After Effects est l'un d'eux et permettra de tout faire sous une interface assez simple d'accès, mais il y aussi BLENDER (gratuit car open-source) qui peut aussi fournir des résultats tout aussi prodigieux, enfin STUDIO MAX PRO (le numéro un en part de marché) et bien sûr MAYA (le logiciel utilisé par les plus grands studios d'animation comme PIXAR). Pour ceux qui hésitent encore : allez donc écouter Maxime HACQUARD infographiste indépendant qui vous expliquera avec beaucoup de clarté les principales différences (Maxime est spécialiste de C4D quant à lui et vous fournit avec son associé Julien FAVRE de nombreux tutoriels gratuits par ailleurs pour vous aider à maîtriser en particulier ce logiciel sur sa chaîne Youtube intitulée MHSTUTS) :
Quelques simulations 3D réalisées par Olivier Grandi en moins d'une demi-heure chacune, avec le plugin Eléments 3D de Videocopilot
Peut-on sinon apprendre à faire des effets 3D époustouflants sans pour autant devoir apprendre un nouveau logiciel à part entière tels que ceux déjà évoqués plus haut ? La réponse est : OUI.
Comment ? La réponse est : le PLUGIN ELEMENTS 3D d'After Effects vendu 349 $ par Videocopilot. Il vous permettra de faire des incrustations 3D ou effets 3D dignes des plus grands logiciels. Ses limitations sont : l'absence de simulations complexes (liquide, explosions, fractures, dynamiques, ...) et l'absence d'outils de modélisation (il ne sera pas possible d'y créer de toute pièce vos propres modèles 3D. Vous pourrez les importer facilement en revanche en utilisant notamment tous les modèles C4D compatible E3D et retoucher leurs couleurs, matériaux, propriétés élémentaires). A noter : beaucoup de modèles 3D ont été créés pour Sketchup (autre logiciel 3D assez simple d'accès mais développé surtout pour les besoins des architectes, décorateurs d'intérieurs ...) : la particularité de ces modèles Sketchup, c'est qu'ils sont gratuitement téléchargeables et si nombreux que vous trouverez sans doute votre bonheur. Vous les trouverez notamment sur le site : 3D Warehouse. Pour les importer dans E3D : l'astuce consiste à les importer d'abord dans C4D (compatible Sketchup depuis la version R17) pour les enregistrer au format C4D compatible E3D.
Pour ceux qui veulent aller plus loin et en savoir plus notamment sur Eléments 3D, rendez-vous ci-dessous sur l'espace d'information réservé aux membres du club.