Laissez libre cours à votre créativité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Philippe Husson (CAP)

 

L'art et la manière

d'organiser le tournage d'un spectacle

 

 

Il y a bientôt quinze ans que je filme des concerts à travers la France, les églises, les théâtres, les salles de cinéma et conservatoires de musique.

Cette expérience m'a de multiples fois prouvé que chaque occasion est différente et que le matériel doit être choisi de manière spécifique. Si vous désirez filmer avec plusieurs caméras, il s'agira de choisir des modèles identiques dans la mesure du possible et en tout état de cause de les étalonner puis de les placer à niveau identique : l'emplacement du pied est crucial et doit faire l'objet d'un soin particulier en fonction des instruments de l'orchestre et des entrées-sorties des artistes qu'il faudrait notées lors des répétitions.

Il est préférable en général de filmer un concert important avec trois caméras. L'une au Jardin, l'autre à la Cour et la dernière au fond de la salle afin de cadrer la totalité de l'orchestre. Cette dernière ne nécessite pas d'opérateur. La caméra côté Cour filme le côté Jardin et inversement, la caméra côté Jardin film la Cour. Ces caméras enregistrent uniquement l'image mais demeurent muettes.

Si vous avez des connaissances musicales, prévoyez une autre caméra et son opérateur. Lisez la partition et cadrer en fonction de l'attaque de tout nouvel instrument pour obtenir des plans idéaux et sans retard.

Pour la prise de son, le ou les micros seront disposés à même éloigement que les caméras. Ne jamais disposer les micros devant les artistes surtout dans les cathédrales ou les salles de spectacles. Le nombre de micros requis partage depuis longtemps les ingénieurs du son : certains désirent découvrir de nouvelles sonorités en dotant chaque instrument de musique de son micro et en s'adjugeant l'autorisation au montage de "booster" tel ou tel instrument afin de découvrir une mélodie non pas oubliée mais volontairement mise en sourdine par le compositeur. Pour ma part, je préfère rester fidèle à l'oeuvre musicale : c'est sans doute pour cette raison que l'on refait appel à moi. J'utilise donc un minimum de micros et n'enregistre que la masse, la couleur de l'orchestre et adhère aux volontés du compositeur délégués au chef d'orchestre. Si j'ai mon opinion sur la prise de son, je respecte toutefois celles des autres dans la mesure où chacun tente de faire pour le mieux.

Il est important de rester anonyme lors de la prise de son : il faut donc veiller à ne pas applaudir près des micros sous peine d'enregistrer son applaudissement au détriment de ceux de la salle.

Le son saisi par les micros doit être routé vers une table de mixage afin de tendre vers un enregistrement de type semi-professionnel. Mais il est possible d'opter pour une solution plus intimiste et qui passe plus inaperçue : il s'agit alors de filmer avec une seule caméra sur un pied à rotule fluide, la prise de son se faisant sur un pied de micro muni d'un dispositif qui évite tout lien direct entre le micro et le sol. Si je filme côté Jardin, le pied de micro sera à mes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

côtés à ma gauche, si je filme côté Cour, le pied sera alors à ma droite.

Pour ce qui est du concert : je ne l'enregistre pas sur la caméra mais sur un petit magnétoscope de type GVD 900 ou DSR 11. Pour cela une boîte pliante en plastique m'est bien utile. Une fois mise debout sur son petit côté, il me suffit de passer un fin tasseau de bois muni à chaque extrêmité d'un ensemble boulon + écrou. Ce système empêche le petit côté de la boîte de se rabattre. Certes la boîte en elle-même manque d'esthétique donc pour pallier ce manque d'élégance je recouvre l'ensemble d'un drapé de velours noir. Je dispose par la suite d'une tablette en contre plaqué de cinq millimètres peinte en noir et qui s'encastre sur le petit côté de la boîte. Je dispose alors dessus mon magnetoscope qui n'a réellement pas d'autre usage que celui d'épargner les têtes de lecture de ma caméra, mes cassettes vierges étiquetées à l'avance ainsi que mon casque sans fil. Je règle les automatismes de mise au point ainsi que le diaphragme sur "manuel".

Afin d'éviter les problèmes techniques au montage, j'ai certaines habitudes également. Je réalise des plans de coupe de la façade de l'édifice, des vitraux de l'église, de l'assistance (lorsque le public est au complet seulement : donc plutôt au dernier moment). Ne pas oublier non plus la lumière : il faut demander à ce que le lieu soit éclairé. Ne pas oublier de prévoir une rallonge pour la prise de courant, une rallonge intermédiaire dans son sac à dos ainsi que deux prises multiples.

Je vais vous relater à ce sujet une anecdote personnelle : j'organisais le tournage d'un orchestre dans le cadre d'un festival à l'intérieur d'une chapelle de province. La salle n'était dotée d'aucune prise de courant. Rapidement j'ai fait le tour de l'autel et merveille : je découvre enfin une prise de courant. Malheureusement ma prise multiple était déjà utilisée. Je me suis donc vu dans l'obligation de débrancher ce qui était alimenté pour achever dans l'urgence mon installation électrique. Que pouvais-je donc avoir débranché sous l'autel et quel pouvait être l'impact pour la chapelle ? Je n'en ai j'amais rien su. A la fin du concert, je me suis toutefois empressé de rebrancher ce fil sous l'autel qui m'a posé un vrai cas de conscience pendant toute la durée de mes enregistrements ...

Avant chaque tournage, n'omettez pas de faire faire un aller-retour rapide à la cassette afin d'éviter les points de colle présents sur certaines cassettes neuves. Certains poussent le perfectionnisme jusqu'à enregistrer une mire au préalable sur toute la durée du support mais je ne recours pas à cette technique à titre personnel car je suis davantage sensibilisé à l'économie des têtes de lecture de mon camescope.

N'oublions pas qu'il faut faire preuve d'humilité et de simplicité pendant le tournage d'un concert. Le plus important est probablement d'aimer la musique que l'on souhaite filmer et accompagner. Si vous travaillez avec une seule caméra c'est d'autant plus nécessaire : le cadrage doit compléter l'accompagnement musical et permettre notamment de libérer votre enthousiasme personnel.

Alors bonne chance à tous amis vidéastes !

Et pour ceux qui veulent en savoir plus : nous vous proposons cette série de liens :

Philippe HUSSON , le 15 août 2007 - Retour à la page d'accueil >