Laissez libre cours à votre créativité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Séance d'analyse du 23 janvier 2007

 

En début de séance, nous avons rappelé succintement l'actualité du Club :

  • la préparation du prochain concours interne du CAP (prévu le 17 février prochain) : 12 films sont inscrits pour l'heure (la date limite d'inscription étant fixée pour rappel à mardi prochain). Robert TASSINARI a trouvé son premier juré, il en manque un second certainement à trouver auprès de CINEVIF.
  • le nouveau clip de présentation du Club Audiovisuel de Paris sera tourné en collaboration avec le chanteur Marcel ZANINI mardi 30 janvier à 19h00 à l'intérieur de la Mairie du 17ème arrondissement : nous invitons nos membres à rejoindre nombreux l'équipe de tournage placée sous la direction de Marie CIPRIANI, il est nécessaire en effet de disposer d'un nombre substantiel de figurants pour satisfaire au story-board (merci de prévoir un sandwich pour calmer la faim ...). Le lieu de tournage le plus probable sera l'escalier principal de la mairie, bien qu'une alternative envisagée soit la salle d'attente des mariages (où se déroulera dès 20h30 l'Assemblée Générale du Club) : en effet une soupe populaire servie au rez-de-chaussée pourrait contrarier le tournage dans l'escalier ... ATTENTION CE RDV A FINALEMENT ETE REPORTE !
  • concernant le Conseil d'Administration : il sera renouvelé précisément à l'occasion de l'Assemblée Générale du 30 janvier 20h30 en Mairie du 17ème Arrondissement de Paris. Marie CIPRIANI devrait y être nommée vice-présidente au côté de Robert TASSINARI et Olivier GRANDI - membre du CAP aujourd'hui webmaster du site internet - devrait également présenter sa candidature pour intégrer le Conseil.

Pour des détails complémentaires : cf. rubrique "Dernières actualités".

Nous avons ensuite analysé un film de François DUBIEF (décidément particulièrement productif depuis 3 semaines) : L'artichaut. On apprend dans ce film l'art de déguster un artichaut. Il faut tout d'abord du temps. L'un des tous premiers plaisirs est d'incliner l'assiette avec sa fourchette pour y préparer la vinaigrette dans laquelle le rajout de moutarde va créer quelques îles brunes veloutées.

Par ailleurs il ne s'agit pas d'oublier l'assiette vide pour y déposer les feuilles consommées. Il faut alors mordiller chaque feuille d'artichaut entre les dents et apprécier le contraste de consistance entre chacune à défaut de percevoir une saveur. Même si on avale presque rien, l'assiette irrémédiablement se remplit. Au bout d'un moment, il ne restera plus qu'un chapiteau. Il faut alors le détacher pour en goûter tout le pourtour. Ensuite, détacher les poils de la coupelle grise et apercevoir enfin une planète entièrement comestible. Il n'y a souvent que très peu de sauce pour gorger ces îlots de plaisir. Certains vont mélanger l'artichaut avec de la macédoine, du maïs ou du thon : pourtant il faut juste quelques feuilles et un chapiteau déchiqueté pour vraiment apprécier l'artichaut.

Ce film de François DUBIEF est empli d'une sérénité poétique. Les images sont stables bien tournées : sur le plan de la prise de vue il n'y a rien à redire. Un seul petit défaut mentionné : un bref changement d'éclairage au milieu du film, insignifiant. Sur le fond, il s'agit avant tout d'un film à prendre au second degré : il n'y a pas vraiment de lyrisme dans ce film, on nous montre simplement un procédé de dégustation d'artichaut. Le sujet est tellement simple et sans prétention qu'il en dégage un trait humoristique (assez caractéristique d'ailleurs des réalisations de François DUBIEF).La lenteur des images colle parfaitement au rythme de la dégustation. Mais ce trait d'humour demeure discret à tel point qu'il en devient invisible pour Robert TASSINARI : il y a un suspens indéniable dans ce film, on reste suspendu à l'histoire du début à la fin en attendant une chute qui ne vient pas (et ne viendra jamais d'ailleurs). De ce point de vue le but du film ne semble pas apparaître. François DUBIEF nous avoue très honnêtement d'ailleurs que le film n'avait pas d'autre but que celui de montrer comment déguster un artichaut ... encore du second degré de la part de François certainement : "Je ne voulais rien faire passer, je voulais faire manger un artichaut !" Certains spectateurs ont trouvé humoristique cette absence de chute en décalage vis à vis des attentes et de ce fait ont volontiers accordé au film une certaine originalité. Mais Robert TASSINARI de son côté reste persuadé qu'un film sans chute et sans objectif est la plupart du temps un film loupé. Certains films contemporains jouent de cet effet : le but de ces films étant précisément de ne pas en avoir. Et pour François son film a pourtant bien un but : celui de faire manger un artichaut ! Encore merci François pour ce film inédit qui incontestablement a su créer la discussion.

Après cette dégustation, nous avons analysé 5 films du national Bourges 2006. Rq : nous n'avons pas souhaité vous donner un accès à la vision en ligne de ces films depuis le site internet du CAP car il nous a semblé préférable d'attendre la sortie officielle du nouveau site FFCV en février prochain sur lequel une page de diffusion en ligne des films lauréats est dores et déjà prévue. Encore un peu de patience ...

Danseur Hip Hop de Maxime LACOMBLED (réalité).

Il s'agit d'une vulgarisation de la danse du Hip Hop en huit chapitres. Chapitre 1 : le style. Le danseur de Hip Hop aime se prendre pour une star. Chapitre 2 : l'attitude. Il faut opter pour un naturel cool. Chapitre 3 : le travail. Etirement, échauffement. L'endroit idéal pour s'entraîner : les supermarchés désertés. Il faut mettre de la passion dans les mouvements : "mettre la pêche, la patate. Tu montres ton truc, la pression doit monter ..." Chapitre 4 : un rôle social. Au lycée tout le monde fait du rap. La presse a suscité un véritable engouement autour de cette danse et les jeunes ont pu s'identifier à ces danseurs pour qui la télévision a également consacré une émission dédiée.

Les jeunes deviennent constructifs à travers l'"art" du Hip Hop. Chapitre 5 : le résultat. Le film nous montre les exploits des danseurs de rap sur une musique totalement en décalage : la version orchestrale de la bande originale d'Amélie Poulain de Yann Tiersen. Surprenant de bout en bout, jusqu'à la "victoire" de ces jeunes rappeurs qui tendent les bras vers le ciel en direction de leur public.

 

 

Version orchestrale du thème principal d'Amélie Poulain - Yann Tiersen

 

Chapitre 6 : le Bboying est une danse, pas un sport. C'est un art. La qualité du danseur est d'amener la technique de façon artistique. Chapitre 7 : les remerciements.Vient alors le générique avec une revue en image des danseurs. Chapitre 8 : fin de la corps et graphie !

 

Danseur de smurf

Voilà donc un film très actuel aux allures professionnelles. Quelques images ont des couleurs outrancielles certainement parce qu'elles ont été repiqués sur d'autre vidéos. Le rythme du film est bien mené. Le Hip Hop, comme l'a rappelé Danielle RECURT en séance, trouve certainement son origine dans le smurf (une sorte de danse aux allures robotiques). Certains attribuent volontiers son origine aussi à la Capoeira (une danse importée au Brésil par les esclaves noirs qui s'en servait en Afrique comme d'une technique de combat). D'autres pensent que son origine immédiate est le break danse des Américains.

 

Dans l'ensemble nous avons jugé qu'il s'agissait d'un très bon film qui a su véhiculer un message (celui de l'espoir des jeunes qui renaît à travers la danse et l'énergie qu'ils lui consacrent) et restituer quelques séquences artistiques réussies qui prennent le contre-pied du spectateur en mélangeant morceau classique et hip hop. Le film a recours au compositing : il ne s'agit pas ici d'un recours facile aux effets spéciaux mais plus d'une maîtrise de la technique audiovisuelle qui contribue à créer le rythme du film et sa magie.

Dernière cigarette de Renaud DUCOING (fiction).

Emma prépare un dîner en tête à tête pour une personne dont elle veut être pardonnée. Elle semble très anxieuse et perturbée. La sonnette retentit. Un courant d'air s'engouffre dans l'appartement. La flamme du gaz s'éteint sans qu'elle ne s'en aperçoive. Elle ouvre la porte et accueille un invité invisible. Tandis que le gaz s'échappe, elle dîne en tête à tête avec ce fantôme qu'elle attendait et lui parle : "Ca me fait plaisir que tu sois venu, c'est tellement dommage en effet de bouder chacun

dans notre coin. De mon côté tu sais que j'avais quelqu'un mais c'est fini. J'ai même arrêté de fumer. Excuse-moi, je dois aller aux toilettes ..." et Emma quitte la table toujours plus angoissée. Arrivée aux toilettes, le regard desespéré elle tient le briquet d'une main et porte une cigarette à sa bouche ... finalement non, non et non. Elle décide de retourner à table pour servir les légumes à son invité imaginaire. "Avec les lardons, tu aimes particulièrement je sais bien ..." Emma se retient de pleurer et continue de servir le pot au feu. "Il était plutôt moche ce gars avec qui je suis sortie tu sais. Et on a baisé qu'une seule fois, 5 minutes. Et puis on est partis chacun dans notre coin. Cela faisait trois mois que tu ne m'avais pas touchée et je ne pensais pas que ça me manquerait à ce point. Je me caressais en pensant à toi. Je sais que c'est trop tard mais j'aimerais que tu reviennes et que ce soit comme avant. Je suis prête à me mettre à genoux. Et puis merde ... !" Soudain Emma reprend son briquet en main. A nouveau un gros plan sur le gaz qui continue à s'échapper. Puis le visage d'Emma en gros plan, qui porte le briquet à la cigarette qu'elle serre entre ses lèvres, en fermant les yeux. On voit alors l'homme qu'elle imaginait en photo dans un encadré et soudain, alors qu'elle s'apprêtait à se servir du briquet, une main masculine la retient au tout dernier moment. On voit alors Emma se reveiller dans un lit vide. Elle caresse la place laissée libre à ses côtés et finit par se lever. La fenêtre est ouverte et on entend quelqu'un bricoler au dehors. Elle s'approche détendue de la fenêtre, respire sereinement et finit par fumer sa cigarette.

Du point de vue de la réalisation : ce film est sans défaut. On ne distingue pas ce qui relève du rêve ou de la réalité : en ce sens la fin est très astucieuse. Au-delà du sujet maintes fois traité de l'invité imaginaire (symbole de la solitude désespérée le plus souvent), ce film réussit donc à nous surprendre de bout en bout, notamment avec ce suspens autour du sens à donner à cette dernière cigarette : la dernière avant la mort ? Finalement contre toute attente hé bien non : il s'agira simplement de la dernière cigarette du paquet ! Le jeu de l'actrice s'est révélé excellent. Ce film est une réussite.

 

Malentendu de Charles COSTA (film minute).

Un problème d'audition lors d'un meeting électoral génère un quiproquo assez drôle entre deux participants. Efficace.

 

Blanche Neige et les sept mercenaires de Pierre RENVERSEAU (fiction).

Une Blanche Neige cool et désinvolte qui demande aux 7 mercenaires de la protéger. Cette comédie originale est particulièrement drôle au début. Vers le milieu elle s'essouffle néanmoins. Au final elle devient un peu "fourre-tout" et traîne en longueur. C'est dommage.

 

Entraves d'Emmanuel GUY(fiction).

Jacques et Polo sont deux cambrioleurs de petite envergure. Un jour, alors qu'ils "visitent" un appartement, la propriétaire, une jeune femme diabétique, rentre à l'improviste. OUF ! Un peu long tout de même ce film ... en dernier on finit par suffoquer tout comme l'actrice principale dont le jeu est quelque-peu poussif. Polar, film d'horreur, comédie ? Le film cherche désespérement sa voie durant près de 20 minutes. Le scénario est basique quoique alambiqué, les acteurs manquent de naturel. Manifestement l'auteur a dépensé beaucoup d'argent dans la dolly mais peu pour le reste. A notre avis ce film n'aurait pas dû être sélectionné au concours national.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CAP - Séance du 23/01/2007